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La politique étrangère de la Tunisie est articulée à partir de l'indépendance du pays le .
Le premier président, Habib Bourguiba, choisit le non-alignement durant
la guerre froide tout
en ayant des relations étroites avec l'Europe et les États-Unis. Son successeur, Zine el-Abidine Ben
Ali, maintient la tradition tunisienne de bonnes relations avec
l'Occident tout en jouant un rôle actif dans les instances régionales arabes et
africaines : le pays accueille, en mai 2004, la 16e session
ordinaire du sommet de la Ligue arabe (dont elle est membre
depuis 1958) et envoie
régulièrement de l'aide humanitaire aux Palestiniens et aux États en crise. Le
pays est également un membre fondateur de l'OUA,
dont elle assure la présidence en 1994-1995, avant de participer à la fondation de l'Union africaine en juillet 2002. La Tunisie a également soutenu le
développement de l'Union du Maghreb
arabe qui inclut l'Algérie, le Maroc,
la Mauritanie et la Libye.
Toutefois, ses progrès restent limités en raison de tensions entre l'Algérie et
le Maroc à propos du Sahara occidental. En février 2001, la Tunisie adhère à la Communauté
des États sahélo-sahariens et accueille le siège de la Banque
africaine de développement en 2003.
Maghreb
Coincée entre l'Algérie et la Libye, la Tunisie a
toujours cherché à maintenir de bonnes relations avec ses voisins malgré des
tensions occasionnelles. La Tunisie et l'Algérie ont résolu une longue dispute
frontalière en 1993 et ont coopéré dans la construction du gazoduc transméditerranéen menant vers l'Italie. La Tunisie a par ailleurs récemment
signé un accord avec l'Algérie pour démarquer la frontière maritime entre les
deux pays. Vis-à-vis de son autre voisin, les relations avec sont plus
difficiles à partir de l'annulation par la Tunisie d'un accord visant à la
formation d'une union
tuniso-libyenne en 1974. Les relations diplomatiques sont rompues entre 1976 et 1977 puis se détériorent à nouveau en 1980 lorsque des rebelles appuyés par la Jamahiriya arabe
libyenne tentent de prendre la ville de Gafsa.
En 1982, la Cour
internationale de justice tranche le différend relatif à la
partition du plateau
continental frontalier (riche en pétrole) en faveur de la Libye. L'expulsion
par la Libye de nombreux travailleurs tunisiens en 1985 et les menaces militaires américaines conduisent la
Tunisie à restreindre leurs relations qui sont à nouveau normalisées dès 1987. Tout en soutenant les sanctions de l'ONU imposées
à la Libye, à la suite de bombardements aériens américains, la
Tunisie prend soin de maintenir de bonnes relations avec son voisin. Elle
soutient ainsi la levée de ces sanctions en 2003, la Libye redevenant ainsi
l'un de ses partenaires commerciaux majeurs. Néanmoins, les deux pays ont
encore un contentieux maritime sur leur frontière commune.
En 2022, le Maroc et le Tunisie rappellent leurs
ambassadeurs respectifs à la suite de la visite du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, accueilli à Tunis par
le président tunisien Kaïs Saïed.
Bassin méditerranéen
La Tunisie revendique également sa dimension
méditerranéenne. Elle participe ainsi au Forum méditerranéen, dont elle
organise l'édition 2005, et
devient le premier pays du bassin méditerranéen à
signer, le juillet 1995, un accord d'association avec l'Union européenne dans
le but de renforcer son ancrage à l'Europe.
Avec son plus proche voisin européen, Malte,
la Tunisie discute actuellement de l'exploitation pétrolière du plateau
continental qui se trouve entre les deux pays.
Proche-Orient
Le pays est
depuis longtemps une voix de modérateur sur la question du Proche-Orient : Bourguiba est ainsi le premier dirigeant
arabe à appeler à la reconnaissance d'Israël par les pays arabes dans un discours
prononcé à Jéricho le 1979 à 1990 ainsi
que celui de l'OLP de 1982 à 1993 (jusqu'à ce que son comité exécutif s'installe dans
les Territoires occupés bien que son département politique reste à
Tunis). Le pays joue également un rôle modérateur dans les négociations de paix
au Proche-Orient : la Tunisie est le premier pays arabe à recevoir une
délégation israélienne en 1993, dans le cadre du processus de paix, et
maintient une représentation en Israël jusqu'au début de la seconde
intifada en 2000.
Nations unies
L'action politique de la Tunisie dépasse pourtant les
frontières régionales. Lors d'un discours prononcé devant l'Assemblée
générale des Nations unies en 1999, le président Ben Ali appelle à la création d'un Fonds
mondial de solidarité (en s'inspirant du Fonds
de solidarité nationale) visant à contribuer à la lutte contre
la pauvreté dans les zones les plus
déshéritées dans le monde. L'Assemblée générale adopte à l'unanimité, le décembre 2002, une résolution portant création de ce fonds et
instaurant les modalités pratiques requises pour sa mise en place.
Le Conseil des ministres approuve, le , l'adhésion du pays à la Convention internationale sur la protection des personnes contre les disparitions forcées, au Statut de Rome portant sur la Cour pénale internationale, au protocole non obligatoire annexé à la Convention internationale contre la torture, et aux protocoles non obligatoires annexés au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Le conseil décide également d'examiner la faculté de retirer les réserves formulées par la Tunisie du temps du président Ben Ali sur le deuxième protocole facultatif au pacte international des droits civiques et politiques visant à abolir la peine de mort ainsi que sur d'autres conventions internationales concernant notamment l'enfance et l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
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